Les bâtisseurs du Hameau Albert 1er
Avec Bernard, souligne Pierre Carrier, on est des rêveurs, on aime que l’histoire soit complète !
Pierre et Bernard signent cette réussite exemplaire née d’un véritable jeu de construction audacieux qui s’achève en décembre 1997. Trois belles fermes savoyardes, fondatrices du Hameau Albert 1er sortent de terre. L’une abrite le restaurant de Pays - la Maison Carrier et une suite. L’autre, le Spa - le Bachal (bassin en patois) et la piscine. La plus grande, douze chambres et suites. Pierre Carrier qui nourrissait ce projet un peu fou dans les moindres détails chinait depuis des années, nettoyait et stockait le vieux bois de fermes et chalets d’alpage délaissés. Si « La qualité d’un projet neuf, est, pour Bernard Ferrari, de nourrir une nostalgie », alors la Maison Carrier en est la parfaite illustration.
Admiratifs avant l’heure de ce bon sens paysan dont on mesure aujourd’hui toute l’intelligence et les ressources, les deux hommes férus de cet habitat dont ils multiplient les visites et les photos, se passionnent aussi pour tout l’art de vivre de ses habitants. C’est à leur culture et leur perfectionnisme que l’on doit un cadre d’exception, peaufiné dans les moindres détails, semblable à un vrai musée alpin, vivant et joyeux, dans lequel on aurait le privilège de pouvoir vivre une délicieuse parenthèse dans le temps.
L’architecte Bernard Ferrari, figure tutélaire de ces multiples chantiers à l’Albert 1er, souligne le caractère unique de ces expériences et collaborations – tant par sa longévité que par la diversité des projets et la qualité des échanges : « D’une première mission de simple ravalement de façades à l’Albert 1er, j’en suis arrivé à revoir année après année toute l’architecture intérieure de l’hôtel, puis la création des Fermes, du Chalet Grépon, etc. Sur le chantier des Fermes on a eu jusqu’à quinze entreprises qui ont travaillé le bois en même temps. Du jamais vu ! D’habitude on peut avoir un charpentier, un ébéniste et un menuisier. Mais là… comme on a fait le chantier en 15 mois, devant l’urgence on a multiplié les intervenants. A l’un on confiait une chambre, à l’autre le bar… selon leurs compétences. Je me couchais à minuit pour envoyer les faxes aux entreprises pour le lendemain. J’avais une petite structure, un dessinateur et une secrétaire. J’étais là du matin au soir pratiquement… et j’avais d’autres chantiers. Quand on est jeune on a la pêche ! Ce qui était formidable avec Pierre Carrier c’est que je lançais des idées un peu saugrenues comme ça et il disait d’accord ! On formait un binôme incroyable. On ne s’est jamais accrochés. Il y a toujours eu une grande compréhension et une grande intelligence de sa part. »